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Un petit billet en hommage à un ami boulanger qui nous a hélas quitté, mais dont le talent restera longtemps gravé dans ma mémoire. Il faisait tout simplement les meilleures viennoiseries que j'ai eu l'occasion de goûter (et je peux vous dire que j'en ai testé pas mal...), ainsi que des pains fabuleux, franchement inégalables (son pain pur sésame... jamais je n'en ai trouvé d'aussi bons !)
Cela me permet par la même occasion de rendre hommage à tous ces artisans boulangers, pâtissiers, bouchers, charcutiers, et j'en passe... pour qui la passion du travail bien fait ne meurt jamais. Il m'est arrivé de faire de ces super rencontres, et c'est un réel bonheur de parler avec des gens aussi passionnés.
En parlant de gens passionnés, en voilà un que je n'ai pas eu le plaisir de rencontrer, mais que j'ai la joie de découvrir à travers ses ouvrages et ses boutiques parisiennes : Philippe Conticini. Un homme aussi souriant que talentueux, dont le livre "Sensations" est une véritable mine d'or pour tout pâtissier, débutant ou non. Toutes les crèmes, pâtes et appareils de base y sont, ainsi que moults entremets, tartes etc... aux associations de goût brillantes. Si ce livre vous intéresse, allez donc faire un tour ici pour en savoir plus. Mr Conticini a d'abord été pâtissier de restaurant, notamment à La Table d'Anvers (Paris 9e) ou au Petrossian (Paris 7e), puis il a relancé la célèbre Pâtisserie Peltier et enfin, en 2009, a ouvert sa propre boutique : La Pâtisserie des Rêves, qui a maintenant deux adresses à Paris. Pour avoir eu l'occasion de m'y rendre l'été dernier et d'avoir goûté son Paris-Brest, ainsi qu'un dessert citron, je peux vous dire que ses pâtisseries sont à la hauteur de sa réputation.
Bref, passons aux choses sérieuses : les croissants ! Bon, je ne suis guère experte en viennoiseries, puisque je n'ai jamais vraiment appris à les réaliser, mais à force d'observer et de lire, je me suis lancée, et le résultat, après plusieurs essais (à la grande joie des cuisiniers...), est plutôt concluant. Il me faudra continuer à travailler un peu pour réussir à obtenir la forme parfaite, mais je suis plutôt satisfaite du goût.
Le pâton de base, avant ajout du beurre.
POUR UNE DOUZAINE DE CROISSANTS, d'après la recette de Philippe Conticini
pour la poolish*
98 g de farine T55
14 g de levure fraîche de boulanger
91 g de lait 1/2 écrémé
pour la pâte à croissants
190 g de poolish
85 g d'eau froide
85 g de beurre doux fondu et refroidi
8 g de sel fin
100 g de sucre semoule
340 g de farine T45
15 g de levure fraîche de boulanger
250 g de beurre (dans l'idéal, du beurre de tourage**)
1 oeuf entier pour la dorure
La veille, préparer la poolish et le pâton de base
Mélanger la farine et la levure de boulanger émiettée dans un bol, puis ajouter le lait. Fouetter énergiquement, afin d'obtenir une pâte lisse et homogène. Couvrir le bol avec un film alimentaire et laisser pousser à température ambiante pendant 1 heure (elle devra avoir doublé de volume).
Dans le bol du robot, verser la poolish, la farine, le sel, le sucre et le beurre fondu. Mélanger au crochet pendant 2 minutes, puis ajouter la levure délayée dans l'eau. Pétrir 10 minutes à vitesse moyenne, pour la pâte devienne lisse et homogène.
Laisser la pâte à l'intérieur du bol et couvrir d'un film alimentaire. Laisser pousser 30 minutes à 1 heure à température ambiante, puis redonner à la pâte sa forme initiale en la malaxant légèrement à la main. Mettre alors cette boule sur feuille de sulfu et recouvrir de film alimentaire. Laisser reposer une nuit.
Le jour même, le façonnage
Abaisser la pâte extérieure à l'aide d'un rouleau à pâtisserie, de façon à obtenir un rectangle assez long. L'envelopper dans un film puis la mettre au congel pendant 30 minutes pour qu'elle soit bien froide.
Sortir le beurre une heure avant du réfrigérateur puis l'étaler entre deux feuilles de sulfu pour qu'il prenne la forme d'un rectangle légèrement plus petit que le pâton, d' 1 cm d'épaisseur. Déposer le rectangle de beurre au milieu du pâton puis replier chaque extrémité de pâte bord à bord, pour que tout le beurre soit recouvert. Abaisser au rouleau afin d'obtenir une bande dont la largeur doit représenter un tiers de la longueur. Replier l'ensemble à nouveau, en superposant la pâte par tiers, à la manière d'un portefeuille. Vous avez fait le premier tour.
Faire pivoter d'un quart de tour puis donner un second tour, de la même manière. Envelopper de film alimentaire et mettre au frigo 1 heure.
Etaler la pâte en une bande de 20 cm de largeur et 5 mm d'épaisseur. Tailler des triangles à l'aide d'un couteau suffisamment aiguisé pour éviter d'écraser les "feuillets" de pâte. Faire une marque à 5 cm du bord gauche puis tailler une diagonale à partir du sommet opposé. Tailler une diagonale du côté droit cette fois pour créer un triangle de 20x10 cm. Continuer ainsi jusqu'à avoir utilisé toute la pâte.
Faire une petite entaille d'1 cm de longueur au milieu de la base du triangle, puis étirer délicatement les morceaux de pâte situés de part et d'autre de l'entaille, afin de créer des pointes plus longues et plus courbées vers le centre. Rouler de la base vers le sommet, sans écraser la pâte.
Poser chaque croissant sur une feuille de papier sulfu ou sur un Silpat, puis les laisser pousser à température ambiante pendant 2h (à 22°c), recouverts d'une feuille de papier sulfu pour qu'ils ne croûtent pas à l'air libre. Vous pouvez aussi les badigeonner délicatement d'eau tiède pour qu'ils ne se déssèchent pas. A la fin de la pousse, les croissants doivent avoir pris 80% de volume supplémentaire.
La cuisson
A l'aide d'un pinceau, dorer la surface des croissants avec l'oeuf battu. Mettre à cuire à 230°C pendant 12 à 15 minutes, en veillant à mettre un bol d'eau dans le four (ce qui permettra d'avoir des croissants brillants et moelleux à coeur).
Notes :
* La poolish permet à une pâte levée de pousser plus facilement.
** Le beurre de tourage est un beurre "sec" qui a un point de fusion plus élevé qu'un beurre classique, ce qui signifie notamment qu'il s'étalera plus facilement, de manière plus homogène.
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Tout d'abord faisons les présentations. Franck Michel est un pâtissier de renom qui a remporté de nombreux concours et officie aujourd'hui comme formateur intervenant dans de nombreuses écoles, comme l'ENSP ou l'Ecole Bellouet Conseil. Il est Meilleur Ouvrier de France 2004 et a remporté le Championnat du Monde de Pâtisserie 2006 à Phoenix, USA. Rien que cela !
J'ai découvert sa pâtisserie à travers son très joli livre "Délicieux Caprices : pâtisserie de boutique et esprit bistrot". Un livre qui porte très bien son nom d'ailleurs. Il porte autant sur les sublimes pâtisseries de boutique (entremets, tartes, choux...) que sur des desserts un peu plus "simples" - quoi que tout aussi raffinés - de bistrot (babas, verrines très axées sur le fruit...)
Un livre à acheter sur ce lien s'il vous intéresse.
Cette recette de tarte au caramel nous a particulièrement tapé dans l'oeil à la lecture du livre. Tout d'abord le glaçage, hyper brillant et d'une couleur très appétissante, et puis la garniture principale, qui se trouve être une "crème caramel". J'ai été assez intriguée sur ce qu'allait donner la texture de cette crème, et elle s'est avérée vraiment très agréable en bouche, comme si j'avais plongé ma cuillère dans un petit pot de crème caramel. Nostalgie d'école... Ah ah ! La pâte sucrée est très réussie également, et très facile à travailler. La seule chose que je verrais à changer dans cette recette est le biscuit chocolat. On utilise ici un biscuit chocolat assez croustillant, dont la texture est je trouve très proche de la pâte sucrée. Il aurait été plus heureux d'utiliser un biscuit moelleux, par exemple un biscuit sans farine, pour un jeu de texture. Mais ce n'est qu'une petite interlude personnelle.
Evidemment, si vous n'êtes pas fan du très sucré, je ne vous conseille pas forcément ce dessert, il s'agit quand même d'une crème caramel en tarte ! Mais bon... faites un effort pour la bonne cause !
La recette peut sembler un peu fastidieuse, mais ce ne sont que des étapes plutôt simples, promis !
RECETTE POUR 2 CERCLES A TARTE MOYENS (OU 20 TARTELETTES DE 7CM)
Commencer par réaliser la pâte sucrée :
400 g de farine T55
160 g de sucre glace
60 g de poudre d'amande
4 g de sel fin
240 g de beurre doux
80 g d'oeufs
Sabler la farine, le sucre glace, la poudre d'amandes et le sel avec le beurre. Ajouter les oeufs. Former une boule et emballer de film alimentaire. Réfrigérer pendant au moins 30 minutes. Abaisser la pâte à 2 mm d'épaisseur puis foncer les cercles à tartes. Réfrigérer de nouveau. Cuire à 150°C jusqu'à ce que la pâte soit bien dorée. Aux 2/3 de cuisson, dorer l'intérieur et les contours de la tarte. Cela permettra de protéger la pâte cuite contre l'humidité de la garniture et également de lui donner un aspect lustré.
Puis réalisez le biscuit chocolat :
100 g de beurre doux
100 g de chocolat de couverture à 64%
40 g de farine
10 g de fécule de pomme de terre
100 g de blancs d'oeuf
100 g de sucre semoule
Faire fondre le beurre jusqu'à ce qu'il prenne une couleur noisette. Le verser sur le chocolat, bien incorporer. Ajouter ensuite la farine tamisée avec la fécule. Incorporer les blancs, préalablement montés avec le sucre. Etaler sur feuille de cuisson puis cuire à 190°C pendant environ 10 à 12 minutes. Tailler dedans deux cercles (ou carrés si vous utilisez des cadres) de diamètre légérement inférieur à celui de la pâte sucrée.
Réaliser ensuite la base caramel :
240 g de sucre semoule
240 g de crème fluide
90 g de beurre doux
95 g de beurre demi-sel
Faire fondre le sucre en caramel, puis ajouter le beurre coupé en dés, puis la crème, préalablement chauffée. Cuire le tout à 107°C. Réserver.
Pour la crème caramel :
400 g de lait demi-écrémé
1 gousse de vanille
80 g de jaunes d'oeuf
35 g de fécule de pomme de terre
5 g de gélatine 160
280 g de base caramel
160 g de beurre doux
Faire bouillir le lait avec la gousse de vanille grattée. Laisser infuser 15 minutes. Au bout de ce temps, retirer la gousse et faire bouillir le lait de nouveau. Verser sur les jaunes mélangés à la fécule, remettre dans la casserole puis cuire comme une crème pâtissière. Ajouter la gélatine hydratée et le caramel refroidi, puis le beurre coupé en dés. Réserver au froid.
Le montage :
Garnir le fond de tarte du reste de base caramel puis y disposer le biscuit chocolat. Recouvrir de crème caramel, lisser à la palette en léger dôme puis mettre au congélateur. Glacer la surface de la tarte avec le glaçage caramel suivant : faire un caramel à sec avec 360g de sucre. Déglacer avec 240g de crème liquide et 180g de lait chauds. Ajouter 120g de glucose, 60g de nappage neutre et 12g de gélatine (200). Faire bouillir rapidement, mixer au mixeur plongeant.
Pour le décor, j'ai utilisé de la feuille d'or et un simple décor chocolat que j'avais réalisé auparavant.
2 commentaires -
Voici une recette qui me vient de mon cher et tendre, qui se trouve être cuisinier, la belle affaire !
Le pain, c'est quelque chose dont je m'étais rarement préoccupée jusqu'à présent, car dans toutes les maisons où j'ai travaillé, il était livré par un "vrai" boulanger. Et puis pour tout vous avouer, les rares essais que j'ai effectués à la maison se sont conclus par de sombres échecs... Cela avait la forme du pain, la couleur du pain, mais pas la texture et encore moins le goût !
Je me suis dit qu'après 5 ans de pâtisserie, il serait peut-être temps que j'apprenne à faire du pain, du vrai. Et il a suffit d'une recette et de précieux conseils pour que je me transforme en fanatique...
Et comme je ne suis pas avare, ces précieux conseils, les voici :
- prenez votre temps, le pain a besoin d'attention, alors surtout ne sautez aucune étape, vous le regretteriez (pain mou, mal levé, pas alvéolé, mal doré...omg vous voyez le tableau !)
- utilisez de bons ingrédients - cela vaudra pour toutes les recettes de ce blog ! n'ayez pas peur de mettre quelques euros de plus dans un ingrédient si vous êtes assuré qu'il soit de bonne qualité. Allez donc acheter de la levure de boulanger chez votre ami artisan du coin, et achetez le dessert pour ce soir au passage... Si l'eau du robinet est trop dure chez vous, utilisez de l'eau minérale. Et si ce dernier conseil vous fait rire, essayez donc de goûter un pain réalisé avec de l'eau de moscou...
- faites lever vos pains dans un endroit tiède et humide, mais surtout pas chaud, et à l'abri des courants d'air. L'idéal est une étuve, mais on n'a pas toujours cela sous la main, n'est-ce pas? Un four préchauffé à basse température, puis éteint (température : autour des 22°C)fera tout à fait l'affaire.
RECETTE POUR UNE VINGTAINE DE PETITS PAINS
375g de farine T55
63g de farine de seigle
37g de farine T55
15g de flocons d'avoine
15g de graines de sésame
26g de levure fraîche de boulanger
11g de sel fin
275g d'eau tiède
1 jaune d'oeuf et un peu d'eau pour la dorure
graines, épices ou céréales à saupoudrer sur le dessus
Mélanger les farines, les flocons d'avoine et le sel dans la cuve du robot.
Ajouter la levure émiéttée. Commencer à pétrir lentement avec le crochet, tout en ajoutant l'eau petit à petit. Pétrir 5 minutes en vitess lente, puis 5 minutes en vitesse moyenne.
Récupérer le pâton obtenu et en former une boule. Couvrir de film alimentaire et laisser pousser pendant environ 1 heure.
Au bout d'une heure, travailler le pâton quelques instants pour le rendre plus souple, puis en former un boudin. Couper dans ce boudin des morceaux de pâte de 55g chacuns. Les bouler entre vos doigts puis leur donner la forme voulue.
A l'aide d'un pinceau, humidifier (délicatement) toute la surface des pains. laisser pousser pendant environ 30 minutes puis passer le pinceau à nouveau. A l'aide d'un petit couteau aiguisé, tailler le dessus des pains de trois traits, comme sur la photo. Laisser encore pousser 30 minutes.
Au bout de ce temps, allumer le four à 240°C et déposer dans le bas du four un plat avec de l'eau.
Dorer délicatement les petits pains avec un pinceau, saupoudrer légèrement de farine et éventuellement de cérales ou d'épices, puis enfourner pendant 15 minutes environ. Le temps de cuisson peut varier d'un four à un autre, gardez l'oeil ouvert !
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